Inde du sud. Retour

Je reviens tout juste d’un voyage de trois semaines en Inde et voici quelques lignes écrites là-bas, un soir où les mots s’entrechoquèrent devant la beauté du lieu, quelque part du côté d’Hampi. Il est peut-être un peu long, sans doute, mais comment faire pour raccourcir des impressions, des ressentis et des souvenirs si marquant ?

Pourquoi l’Inde est un pays qui me fascine autant ? Après ce quatrième voyage là-bas, je n’ai toujours pas la réponse et il m’en faudra bien d’autres pour en avoir une. Et à quoi bon en somme ? Ici on est plongé dans un ailleurs, un autre monde où tout est tellement surprenant et dérangeant pour nos esprits cartésiens qu’il est peut-être vain d’expliquer la fascination que ce pays inspire. Même le soleil qui se lève chaque matin semble différent du notre. La beauté et la misère se côtoient et vivent ensemble, l’émotion que cela engendre se digère. On a mal. On a peur. On respire fort. On sent. On touche. On apprend. On sourit. On aime. On adore. On rit. On pleure. On souffle. On grandit. On est vivant.

Chaque voyage sur cette terre ne ressemble jamais au précédent mais la surprise, l’inédit et l’inconnu nous prennent par la main, une fois encore, et nous transportent sur des routes cahoteuses. Se laisser guider sans attente préalable est la meilleure chose à faire ici car on se découvre un peu plus, on trouve en soi des partitions non écrites qui patientent, de l’inespéré, des voies inexplorées, des graffitis, des prémices de sagesse…
Cette fois-ci, c’est le sud qui m’attendait, avec les quatre régions du Tamil Nadu, Kerala, Karnataka et Goa.
La démesure qui fait ce pays et cet étrange mélange de sensations me semblent inégalable et je note en vrac sur mon carnet de voyage ce que mes yeux enregistrent, le meilleur comme le pire. Les hommes qui composent de magnifiques guirlandes de fleurs colorées et les intouchables qui lavent le linge dans les rivières ; le riz qui sèche sur les routes brûlantes au milieu de la circulation ; les offrandes de fruits et de fleurs pour les temples et celles qui voguent sur les eaux sacrées, les petites lampes à huile, en terre, qui illuminent tout ce qui est divin ; les femmes aux saris multicolores qui travaillent sans cesse, cueillent le thé, coupent les noix d’arec, plantent le riz, s’occupent de la cuisine et des enfants sous le regard des maris qui se prélassent ; les pèlerins vêtus d’un veshti bleu, noir ou orange qui arborent de longs colliers sur leurs torses nus ; un lépreux qui se flagelle ; les mandalas dessinés à la craie chaque matin sur le seuil des habitations et les enfilades d’oeillets d’Inde au-dessus des portes pour vous souhaiter la bienvenue et faire entrer le bonheur jusque dans son intérieur, juste à côté d’un masque grimaçant posé là pour éloigner le mauvais sort ; la mélasse qu’on fabrique en brûlant du plastique dans un foyer qui dégage une fumée noire car ici tout ce recycle, même mal ; les odeurs d’ananas, de mangue et de noix de coco, mais aussi des détritus qui jonchent le sol aux mêmes endroits où l’on se purifie au bord de l’eau ; les jaïns qui se déplacent nus et à pied et doivent s’arracher les cheveux un à un, une pénitence pour atteindre le Nirvâna ; les hommes qui mendient, ceux qui ont faim et puis ceux qui mangent trop ; les singes qui agressent pour un peu de nourriture ou une banane dans un sac ; une femme pensive en sari rose face à la mer d’azur ; les senteurs d’encens, de cardamome et de jasmin mêlées au massala tea ; le cyclone Gaja, le ravageur qui nous aura épargné, sûrement la protection de Shiva, Brahmà ou Vishnu, mais aura dévasté la région de Pondicherry ; les sourires à notre égard, si désarmant de sincérité qui réchauffent le cœur, même si la chaleur ne manque pas ; les selfies incessants devant l’étranger qui a la peau si claire ; un jardin d’épices et de paradis ; un massage ayurvédique en tenue d’Adam ; un théâtre étonnant, des danses envoûtantes ; les rues surchargées de bruit et de poussière, un vrai ballet organisé où se croisent camions, tuc-tucs, rickshaws, vélos, vaches, chèvres et éléphant ; les mendiants dans les gares, les rues, au pied des palais de maharadja ; le sublime palais de Mysore illuminé le soir et ses extraordinaires richesses ; les temples et les milliers de prières qui se collent en or et en pigments sur les sculptures des Dieux ; les jours de marché et les étalages flamboyants… Et puis le plus beau bijou des femmes ici, ne serait-il pas la parure de fleurs de jasmin qu’elles attachent dans leurs cheveux ?

On est chaviré ou malmené à chaque fois mais qu’il est bon de voir ce mélange détonant qu’on ne trouve qu’ici. Voir les sourires sur les lèvres quand on s’approche et se dire qu’on peut être heureux, ici aussi, avec parfois un total dénuement. Et puis la surprise de retrouver en Inde quelque chose qu’on avait perdu. Ou bien oublié. Une vérité qui se révélera plus tard ou bien qui restera ancrée en soi en attendant une étincelle de lucidité. Un jour…

J’écris ces quelques lignes sur la route d’Hampi à l’heure où le soleil décline, dans un paysage presque irréel composé d’immenses blocs de granit de formes arrondies entrecoupés de palmiers et de rizières, de plantations de bananiers, cocotiers, piments, cacahouètes et canne à sucre… Sur la route, le sourire des indiens et leurs saluts de la main quand nos regards se croisent…

Ce pays me bouleverse et au retour de chacune de mes visites je me demande si ce que je viens de vivre n’est pas un rêve, une illusion. N’est-ce pas le sentiment que l’on ressent quand on est amoureux ? Puis-je faire la promesse d’y revenir une nouvelle fois ?

Je dépose à présent mille baisers sur ce pays tant aimé en sachant bien toutes les futures inspirations qu’il m’offrira si généreusement. Demain.

Voyage Bhoutan/Inde

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On l’appelle « Le pays du bonheur » et Matthieu Ricard parle de « Terre de sérénité ». Royaume himalayen lové entre l’Inde et le Tibet (Chine), le Bhoutan est un écrin de sagesse, préservé, où la spiritualité et la vie quotidienne se donnent la main.
Ici, tout est sacré : les montagnes aux formes qui ressemblent à des animaux mythiques, les lacs, les rivières, les grottes, les vallées… Chaque endroit a une histoire à raconter. « La tanière du tigre » sera sans doute le plus impressionnant. Ce monastère à 3070 mètres d’altitude, accroché à une falaise vertigineuse a été construit là parce qu’on a vu sur cette roche le masque d’un tigre bienfaiteur. Il nous faudra 3h30 de trekking pour atteindre cette merveille, en traversant une épaisse forêt sur un sentier accidenté, parsemé de milliers de drapeaux de prières, de petits tas de pierres entassées les unes sur les autres pour dire qu’on est bien sur le bon chemin, et au bout de nos efforts la récompense s’offre à nos yeux avec cette vision impressionnante de ce monastère semblant suspendu dans le vide.
Outre la religion, on a sur cette terre un respect infini pour l’autre, pour les animaux, la nature, l’eau, la vie sous toutes ses formes.

Visite de Darjeeling et son thé mythique inventé par les anglais, qui pousse à perte de vue sur les montagnes verdoyantes que des mains expertes cueillent en trois saisons. De la douceur parfumée dans nos bouches…

Ensuite, il y eut le Sikkim, qui n’a rien à envier à son pays voisin, avec des espaces verts à perte de vue, une végétation luxuriante et des orchidées sauvages qui poussent même là où on ne les attend pas. Une région où le climat est semi-tropical avec un temps clément mais des routes cabossées construites sur le flanc des montagnes, subissant de fréquents glissements de terrains.

Nous avons vu des danses festives à Thimphu, des moines en pleine cérémonie, des moulins à prières qui tournent inlassablement, des peintures colorées racontant la vie de Bouddha sur les murs des monastères, des chortens recouverts de prières gravées sur des pierres, des plantes et des arbres incroyables, des milliers de drapeaux de prières qui flottent au vent, les montagnes himalayennes plantées dans des décors immenses, de si beaux levers du soleil sur des sommets enneigés, des rizières en terrasses qui ondulent dans la lumière, des êtres chaleureux et accueillants et des sourires sur les lèvres…

Pour finir il y eut Calcutta. « La cité de la joie », ville grouillante, bruyante et assourdissante où la misère noire côtoie d’insolentes richesses. Mais à la nuit tombée tout s’estompe et devient lumineux, en particulier ce jour de « Kali Puja » où des centaines de temples dédiés à cette divinité inondent la ville, les places, les cours, l’intérieur des maisons, accompagnés de bougies par milliers, de feux de Bengale, de musique, de chants et de prières… Tout le monde est alors réuni par cette ferveur enchanteresse.
Le ciel de Calcutta est chargé lui aussi car s’y mêlent à la fois les oiseaux, les cerfs-volants et les avions qui se croisent dans un brouillard de pollution ou entre les larmes de la pluie. Le ciel pleure parfois, ici plus qu’ailleurs.
Il y a là des jardins botaniques où le calme devient salvateur et ou des merveilles de la nature vous étonnent. Comme ce banian spectaculaire de 250 ans, possédant 650 racines aériennes et occupant un périmètre de 486 mètres de circonférence. Une petite forêt à lui seul !
Calcutta c’est aussi un quartier d’artistes sculpteurs, Kumartuli. Là sont fabriquées des divinités de toutes tailles, parfois de plusieurs mètres de haut, en paille, ficelle et argile. Une fois peintes, elles seront le centre de milliers de regards avant d’être jetées dans les flots de la rivière Hoogli, sacrée, puisqu’elle est un bras du Gange.

Trois semaines de bonheur à parcourir ces routes inconnues et rencontrer les habitants de ces terres du bout du monde… S’enrichir des échanges… Egrainer les souvenirs pour plus tard…
Des jours inoubliables et des sourires qu’on rapporte pour éclairer notre hiver qui commence.

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Images © Christophe Renoux

Retour de voyage

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Me voici revenu après 3 semaines à parcourir le Bhoutan, le Sikkim, Darjeeling et Calcutta. Avant « La cité de la joie » et le pays du thé, des contrées himalayennes où la poésie se pose chaque instant sur des scènes uniques comme ce couple venu accrocher leurs drapeaux de prières, à 4200 mètres d’altitude, au milieu d’une armée d’autres prières qui flottent au vent et s’envolent avec les nuages.
Je poserai des mots sur quelques photos dans les prochains jours.
Belle soirée à vous.

Kumartuli

Kumartuli est un quartier au nord de Calcutta, en Inde, composé de 250 ateliers de sculpteurs qui vivent ici depuis 2 siècles. On y fabrique des idoles et divinités de paille et d’argile, destinées au gouvernement, statues pour les particuliers, décors etc…
Celles qui seront modelées pour les puja sont faites de paille puis recouvertes de plusieurs couches d’argile avant de sécher et d’être peintes. L’effervescence atteint son paroxysme durant la fête de Durga, qui a lieu en ce moment même, où de gigantesques déesses nées ici seront peintes de couleurs vives, richement habillées puis portées en cortèges jusqu’à la mer où elles disparaitront dans les flots.

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Photos de Serge Bouvet

Petit reportage dans ce fabuleux quartier :

Vertige

J’y suis allé dans cette magnifique région de Chine, mais pas pour camper !
C’est à l’occasion du festival du camping à Luoyang qu’une centaine de randonneurs ont planté leurs tentes dans un endroit peu commun. Elles ont été installées sur une route perchée à 1 700 mètres d’altitude, au bord d’une falaise ! Vertigineuse idée !
(La province d’Henan renferme de superbes curiosités touristiques dont les extraordiniares grottes de Longmen, appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco depuis l’an 2000)

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Retour de Chine

Retour de voyage après 18 jours passés en Chine, de nouveau, mais cette fois-ci entre tradition et modernité…
Voici un petit aperçu photographique de ces découvertes, un condensé de ce long périple à travers le temps qui, j’espére, vous fera voyager un peu et vous fera oublier le temps d’égrainer ces photos la triste actualité du moment.
En vrac :  Pékin et la Cité interdite, sa multitude de toits en terre vernissée avec ses “gardiens des toits” protecteurs ; la grande muraille de 9000 km qui serpente entre les montagnes, construite en briques et torchis au 2ème siècle avant JC et qui s’estompait peu à peu dans la brume transformant le paysage en estampe ; les grottes et Yungang qui deviennent un spectacle féérique dès qu’on y entre, avec des milliers de Bouddhas parfois colorés dont le plus grand mesure 17 mètres de hauteur…

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…les anciens qui dessinent à l’eau, à grands coups de pinceaux et avec application de grandes calligraphies éphémères sur les places des villes ; les exercices matinaux des chinois dans les pars et les jardins ; un monastère suspendu construit il y a 1500 ans, accroché au flanc d’une montagne sacrée à 75 mètres du sol ; d’autres monastères, taoïstes, bouddhistes, des moulins à prières, des pagodes ; des jardins zen où il fait bon respirer, des arbres millénaires dont un Ginko Biloba de 3000 ans et un cyprès de 4500 ans ; une étonnante forêt de bonzaïs ; les lanternes rouges qui éclairent les rues dès la nuit tombée et ressemblent à des lucioles dans un ciel bleu sombre lorsque le vent les caresse…

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…visite d’une cité labyrinthe sur les traces du film “Epouses et concubines” ; un couple qui manipulent et alignent des poils d’animaux pour en faire des pinceaux, dont un noir et blanc mélangeant la chèvre et le loup ; nous avons eu une initiation à l’art de la calligraphie, l’art du bonzaï, nous avons fait des exercices de Tai Chi au petit matin ; et puis à Xi’an nous avons découvert l’impressionnante armée de soldats de terre qui semblent prêts à bouger tant leurs expressions sont réalistes et émouvantes…

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Ces célèbres soldats de terre sont 2000 à se dresser devant nous alors que 6000 attendent encore sous terre comme un champs de bataille à reconstruire…

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… il y a les marchés colorés où l’on voit quantité de choses mystérieuses pour manger, pour se soigner et les odeurs qui vont avec…

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… et puis Shanghaï avec ses buildings si nombreux que personne n’est arrivé à les compter (entre 6000 et 7000) et 120 nouveaux qui s’élèvent dans le ciel chaque année, mais la ville reste silencieuse avec son trafic de véhicules électriques, et la nuit elle devient l’écran géant d’un spectacle de lumières, monumental…
Il y eut des rires, des fous rires, des attentes dans des gares, des aéroports, un train de nuit glacé, des rencontres émouvantes, des regards échangés, des découvertes gustatives, un trajet ultra rapide en Maglev, des jours froids que la chaleur des chinois nous faisait oublier, des jours chauds où l’on n’avait pas froid aux yeux…

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Cette partie de la Chine est tout en démesure et fait de ce voyage une succession de chocs visuels et émotionnels inédits, qu’on ne trouve qu’ici et nulle part ailleurs.
Des images qui enrichiront mon imaginaire pour de prochaines créations…

Images © Christophe Renoux

 

Retour de Chine

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Me voici de retour après 18 jours passés sur les route de Chine, pour la troisième fois, entre tradition et modernité (Ici sur les escaliers parfois vertigineux de la grande muraille)
Dans quelques jours vous trouverez ici quelques photos de ce périple asiatique, le temps que je digère le décalage horaire pour remettre mes journées dans l’ordre qu’il faut.
Après avoir emmagasiné de nombreuses images dans ma rétine et mon cœur, il y aura de quoi mettre quelques chinoiseries dans ma peinture plus tard, assurément.

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Voici une photo que j’ai prise lors de mon dernier voyage en Chine. Comme je la trouve assez mystérieuse, permettant à chacun de s’inventer sa propre histoire et de faire travailler son imagination, alors je la dévoile ici. Un jardin vert, une fille en rouge, un geste de la main et au premier plan un jeune homme qui passe, avec l’air rêveur…
Oui, il y a de quoi s’écrire une histoire imaginaire.

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Image © Christophe Renoux

 

Chine en noir et blanc

Après mon reportage sur la Chine (ICI) et mon post sur la Chine graphique (), voici à présent ma vision de la Chine en noir et blanc. Avec un bout de Vietnam pour clôturer ce parcours .
Et depuis mon retour il y a cinq mois, ces images m’ont suivi, comme des ombres invisibles qui ne renaissent qu’avec une lumière vive.
Repartir sur des émotions, des odeurs, des souvenirs, des rencontres, des visages… Et terminer enfin sur la baie d’Halong avec quelques bateaux dans la brume, comme des points de suspension pour marquer un voyage qui ne veux pas finir…

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Images © Christophe Renoux

Ce jour là…

« Ce jour-là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée.
Mais rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr. »

Nicolas Bouvier. « L’usage du monde »

Chine/Vietnam. Reportage

Retour de voyage après 17 jours passés en Chine et au Vietnam… Yunnan et Tonkin. Un périple aux confins de l’Asie où la pureté des traditions millénaires côtoient la modernité assourdissante.
En vrac : découvrir la végétation abondante et les impressionnantes rizières en terrasses datant de 600 ans, la forêt de pierres, d’immenses plantations de thé, la pauvreté qui nous renverse à chaque instant, les villages des minorités Yi, Dai, Hui, Hani et Hmong blottis à flanc de montagne, les rochers et les bonzaïs qui ressemblent à des sculptures, les superbes portes des pagodes et des temples finement travaillées de mille motifs, le linge qui sèche un peu partout sur des supports improvisés, le maïs qui pend sous les toitures et les chiens qu’on mange, les hauts-parleurs qui déversent la propagande communiste le soir dans les villes et les villages, les marchés où abondent les couleurs et les mets les plus étranges et puis les plus beaux vêtements que l’on porte à cette occasion, les tissus teintés de bleu indigo étendus sur des fils, Sa Pa surnommée “la ville dans les nuages” en raison du brouillard incessant avec ses hauteurs de 2000 mètres d’altitude, les rires des enfants qui éclatent en cascades, étonnés de voir des étrangers chez eux et pour finir, la baie d’Halong, mythique et magique avec ses 3000 ilots qui semblent flotter sur l’eau, le coucher du soleil sur ces rochers et la nuit passée à bord d’un bateau inondé dans la brume au petit matin…
Il y a du fort et du doux, du beau et du moins beau, du voluptueux et du rugueux dans ce voyage, mais les images sont bel et bien ancrées dans la rétine de nos yeux éblouis.

Il est si difficile de choisir quelques photos pour faire partager ces moments inoubliables, alors voilà un bref condensé où l’on peut voir des temples, des visages et des histoires, des scènes de marché, les rizières en terrasse, quelques portes et façades de maisons et la vie de tous les jours… La vie là-bas. Parfois cruelle, souvent belle, mais comme partout dans le reste du monde des sourires s’affichent sur les visages, malgré tout.
Une nouvelle leçon de vie, à réapprendre à chaque instant.

Images © Christophe Renoux

 

Carnet de voyage

Voilà terminé mon carnet de voyage pour mes prochaines aventures.
La destination est écrite, il ne manque plus qu’à le remplir au gré des chemins, des visites et des rencontres…

Au dos, une vue de la baie d’Halong, cette mer intérieure de 1500 km2, qui abrite 3000 îles et îlots qui renferment des grottes et des labyrinthes. Un rêve pour moi que d’aller là bas et respirer cette atmosphère.
Heureux de remettre enfin le chemin sous mes pieds…

« Nus et culottés » : Objectif Paris

Cette semaine, nous suivrons le dernier épisode de la deuxième saison de « Nus et culottés ».
Nans et Mouts vous disent au revoir et s’en vont vers d’autres horizons…

Photo © Paul Villecourt

Au programme ce jeudi :
Le nouvel objectif de Nans et Mouts sera de rejoindre la capitale pour un campement improvisé sur les toits de Paris. Partis du plateau du Larzac en plein Massif central, les deux baroudeurs passent de la nature sauvage à la grande ville, avec l’espoir de prendre un peu de hauteur une fois arrivés à destination. Comment leur entreprise farfelue va-t-elle être accueillie par les habitants de la capitale ? Partis sans vêtements et sans ressources, parviendront-ils à dénicher une porte ouverte qui les emmènera au sommet, vers une toiture parisienne à la vue imprenable ?

Dernier épisode de nos deux compères voyageurs avec cet « Objectif Paris » ce jeudi à 20h40 sur France 5.

 

« Nus et culottés », le retour…

Ils s’appellent Nans  et Mouts et ils reviennent sur France 5 pour la deuxième saison de Nus et Culottés.
Est-il possible d’accomplir un rêve en commençant son voyage sans rien ? Pas d’argent, pas de vêtement, pas de véhicule, avec pour seul espoir de réussite la solidarité des gens rencontrés en chemin.
Amoureux de la nature et défenseurs de l’environnement depuis leur adolescence, Nans Thomassey et Guillaume Mouton, alias Nans et Mouts, ont tenté l’expérience. Et c’est entièrement nus qu’ils partent à la conquête de leurs rêves. En cours de route ils doivent se vêtir, se nourrir, se déplacer, grâce au troc et à la générosité des personnes rencontrées au hasard de leur périple. Avec deux caméras fixées à un baluchon, ils filment de façon spontanée et enjouée leurs rencontres et échanges. Nans et Mouts offrent ainsi une vision inattendue et insolite de la nature, du genre humain et du voyage.
De beaux moments d’émotion…
« Nous avons commencé par partir sans bagages, puis sans argent. C’est incroyable ce qu’il se passe lorsque l’on n’a plus le contrôle. On va dans des endroits où l’on n’irait pas d’ordinaire.
Cela met dans une position de vulnérabilité. Du coup, les gens s’ouvrent plus facilement » raconte Nans.
Le cahier des charges de l’émission est précis : prendre comme point de départ un lieu naturel afin de pouvoir se fabriquer des vêtements, être à moins de 3 kilomètres du premier village et marcher pieds nus en parcourant au maximum 500 kilomètres durant le voyage.
Et Moust de conclure : « Nous voulions laisser le voyage nous habiller ! »
Nos deux compères repartent pour six nouvelles aventures, à voir tous les jeudis jusqu’au 29 août, à 20h40 sur France 5 :

Objectif Belgique (Déjà diffusé) : Nans et Mouts ont bien l’intention d’aller manger du chocolat avec le roi de Belgique à Bruxelles…
Objectif Islande : Traverser la Manche pour voir une aurore boréale en Islande et tenter le stop-avion ? Beau challenge…
Objectif Bretagne : Du plateau de Millevaches dans la Creuse, les deux Toulousains se sont mis en tête d’aller voir des Druides en Bretagne…
Objectif Paris : Du Larzac à Paris pour rallier une toiture-terrasse à la vue imprenable. Quand Nans et Mouts aiment les extrêmes de la campagne et de la ville…
Objectif Pyrénées : Du Pays basque aux Pyrénées pour voir un ours.
Objectif Sardaigne : Des hauteurs corses à la Sardaigne, Nans et Mouts se sentent l’âme de peintres en fresque murale…
A retrouver sur Facebook : ICI

Bande annonce du prochain et 2eme numéro :

Carte

Qu’il est grisant de déplier une carte du monde pour y choisir son prochain voyage…
C’est si vaste et il y a tant de possibilités enivrantes. Alors notre imagination se perd en rêvant à ce qui peut bien se cacher dans tel ou tel pays. Qui sont ces gens là-bas qui vivent depuis des générations sur une terre que l’on ne connait pas ? Quels sont leurs gestes quotidiens, leurs façons de vivre et de penser ? Quels visages, quels regards allons-nous croiser ? Qu’allons-nous apprendre en ces lieux ? Quels souvenirs peut-on se construire en Pologne, dans la Baie de Bristol et à Cuba, en Argentine ou à Madagascar, en Islande, au Kazakhstan ou au Sri Lanka ? Sur quel petit morceau de cette terre avons-nous envie de marcher, et quels chemins avons-nous envie de mettre sous nos souliers ?
La solution est peut-être de faire appel au hasard et laisser le choix à une pièce de monnaie jetée sur la carte ?

« Son of Sardaar »

Images © Christophe Renoux

En Inde, on peut trouver en ce moment des affiches du film « Son of Sardaar » placardées à chaque coin de rue. Gros succès ! Et comme tout film indien qui se respecte, il y a de l’Amour, de la danse, de la musique et des chansons et c’est aussi la sonnerie du téléphone portable de notre chauffeur qui sonnait toutes les 10 minutes ! Un air qui rentre bien dans la tête et qu’on chante jusque sous la douche !
La preuve ?

Retour de voyage

Me voici de retour en pays beaujolais après trois semaines à cheminer en territoire indien…
Comment traduire en quelques mots un voyage en Inde ? On en revient toujours le cœur renversé et l’âme chamboulée, à l’envers.
La beauté des vastes paysages et des Palais des Maharajas, la grandeur du somptueux Taj Mahal, les chemins de Bouddha, les rituels sacrés au bords du Gange, la misère au coin d’une rue, puis d’une autre, qui vous transperce, les enfants qui jouent avec un rien, le sourire éclatant des hommes, les odeurs d’encens et d’épices, le bruit incessant des voitures, des klaxons et du tumulte de la rue, les prières aux Dieux et les offrandes fleuris, les saris colorés des indiennes si belles, les peintures sur les murs des havelis, les mosaïques des City Palace, le désert du Thar avec ses maisons fragiles, la foire de Pushkar et ses milliers de dromadaires, les éléphants peints, les kilomètres de fils électriques dans le ciel des villes et les singes qui s’y balancent, les nuages de poussière, les camions Tata recouverts de dessins et peintures figuratives, Bénarès et la Mort qui brûle puis qu’on noie, la vie qui s’en vient et la vie qui s’en va, les trains de nuit qui vous bercent lentement, une image usée de Gandhi accrochée à un mur, les vaches sacrées qui investissent tout le pays, des sculptures érotiques sur un temple, un feu d’artifice le soir de Diwali, les palais flottants sur des eaux calmes, les lépreux, les mendiants et les fous qui s’accrochent à vos yeux, les larmes, un temple dédié à des milliers de rats, un enfant qui joue au cerf-volant sur le toit d’une maison… Tout, vraiment tout en Inde est étonnant, bouleversant, même dans les choses les plus infimes et inattendues.
Il me semble qu’on retrouve ici quelque chose que l’on aurait perdu, un morceau de soi oublié ou qu’on ne connaissait pas encore. On recolle les morceaux, on se consolide et on grandit un peu plus.
Et les images s’entrechoquent pour mieux rentrer dans nos mémoires… Des petits trésors à soi qu’on pourra appréhender le jour où l’on en aura besoin.

« Ce jour-là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée.
Mais rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr. »
Nicolas Bouvier. « L’usage du monde »

Images © Christophe Renoux