Frida Kahlo à Paris

Frida at the Barbizon Plaza Hotel NYC, 1933
© Lucienne Bloch, Courtesy La Galerie de l’Instant, Paris

On retrouvera Frida Kahlo dans une exposition photographique à la « Galerie de l’Instant » en décembre prochain.
Assise devant un autoportrait accroché au mur, une cigarette à la main, l’artiste mexicaine pose avec fierté pour l’assistante de Diego Rivera, durant leur séjour à New York en 1933. Suivra plusieurs séances photo où le regard tendre et intime de la photographe américaine Lucienne Bloch immortalise une Frida Kahlo inédite.
Rendez-vous le 4 décembre prochain dans l’incontournable galerie parisienne.

Vincent Delerm. Photographies

Elle : « Je ne savais pas qu’il était drôle comme ça Vincent Delerm !
Lui : Mais moi non plus, il est génial ! »
Paroles échangées par un couple juste devant moi, hier pendant le concert de Vincent Delerm à Lyon.
Ils ne savaient pas que leurs cœurs allaient chavirer quelques instants après, à la lecture de la lettre qu’adressa Léonard Cohen à sa Marianne préférée, quelques jours après sa disparition. Parce que c’est ça un concert de Vincent Delerm, on passe du rire aux larmes à chaque instant, on est surpris par la scénographie et séduit par les histoires qu’il nous raconte entre deux chansons. Il nous chamboule le cœur et les sentiments. Et quand on sort de ces deux heures généreuses, on peut trouver ses livres. Parce que Vincent Delerm est aussi photographe, de talent, et qu’il accompagne ses clichés par de délicieux textes. Des textes qui ressemblent à ses chansons. Forcément.

vincent_delerm_photographies

Parallèlement à son nouvel album « À présent », Vincent Delerm est dans les librairies avec trois livres qui allient photographies et textes (Editions Actes Sud)
On y trouve des photos comme lui seul sait prendre, avec ses cadrages singuliers et l’œil aiguisé pour voir les petits détails du quotidien.
Le premier, L’été sans fin, titre emprunté à Etienne Daho, réunit un ensemble de photographies prises pendant les vacances. Plage, sable, espadrilles, parasol, océan, location… Chacune d’elles est accompagnée d’une légende, juste, drôle et touchante. Quelques mots bien choisis qui nous parle de moments qu’on a tous vécu un jour.
Le deuxième livre, C’est un lieu qui existe encore, retrace la jeunesse de son grand-père maternel à partir d’entretiens réalisés avant sa disparition. Depuis son enfance jusqu’à la naissance de sa fille, il lui rend un touchant hommage en photographiant les lieux où l’homme est passé, sur fond de Seconde Guerre mondiale.
Enfin, le dernier livre, Songwriting, évoque la route, les tournées, en plusieurs chapitres : Writing, Meeting, Recording, Travelling, Walking, Sleeping, Singing. Chambres d’hôtels, repas d’après concert, trains, salles de spectacle, textes de chanson, portraits de ses amis, Alain Souchon, Jeanne Cherhal, Albin de la Simone, Alain Chamfort… On entre là dans l’intimité d’une tournée.

« La photo, c’est la case manquante, ma façon d’exprimer ce que je ne peux pas décrire en chanson » dit-il.

Après ces deux précédentes publications, « 23 janvier-18 juillet 2009 » et « Probablement », voici une belle trilogie pour se plonger dans les images et les mots d’un poète du quotidien.

Le carnaval de Paolo

Le carnaval de Venise ouvre ses portes aujourd’hui pour plusieurs jours. L’occasion d’écrire un nouveau petit texte, accompagné d’une photo.

venise

Il était temps d’emprunter une autre image pour se montrer à la face du monde. Un peu de tulle transparent sur un costume noir brodé de fils d’or, du taffetas couleur pourpre pour cacher sa chevelure, des plumes d’oiseau de Paradis, une cape de velours parsemée d’éclats d’étoiles, des gants de soie, un loup pour dissimuler ce qu’il faut d’un visage, un peu de rose sur les joues et de rouge sang sur les lèvres, Paolo sera bientôt un autre.
Ce jour de carnaval, il avait comme mission de trouver dans la foule vénitienne son jumeau d’adoption, son ami, son double, son confident. C’était un jeu que les deux complices s’étaient inventé. Ils avaient confectionné chacun de leur côté un costume à partir des mêmes éléments qu’ils avaient pris soin de choisir ensemble. Aujourd’hui, parmi les gens costumés qui déambulent dans la cité, ils devaient se reconnaître, uniquement à l’aide des tissus identiques.
Paolo avait écrit en blanc sur un papier rouge : “Chi trova un amico, trova un tesoro” et l’avait glissé dans la poche arrière de son pantalon. C’est ainsi qu’il partit à l’assaut des canaux, des places et des ruelles, à la recherche du trésor qu’était son ami. Son cœur battait un peu plus fort que d’habitude et ses yeux masqués dévisageaient chaque personne croisée, à la recherche des étoffes qui ressemblaient aux siennes. Il commença sa course devant l’église San Giacomo dell’Orio, en passant par la rue Colombo, la rue del Paradisio, puis il emprunta une gondole pour passer de l’autre côté de la rive et rejoindre le théâtre Goldoni puis celui de la Fenice, et continua vers la rue de Mandola… Aucuns vêtements, aucuns tissus ne ressemblaient aux siens, mais il espérait encore.
Dans les méandres de la ville qu’il connaissait comme sa poche, il cherchait son ami, son double, son confident.
Ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant…

Défi du dimanche

Voici une ultime photo accompagnée d’un texte pour clôturer cette semaine d’écriture quotidienne. Merci de nouveau à Jane Agou de m’avoir fait goûter les petits bonheurs de l’écriture en lien avec quelques unes de mes photographies. Si j’avais déjà fait parler mes personnages de peinture, jamais je ne m’étais exprimé sur ce travail là.
DIMANCHE

temps_qui_passe

Le Temps est un jeune garçon à vélo qui passe devant nos yeux en nous disant qu’il faudrait parfois nous arrêter pour admirer ce qui nous entoure, sans qu’on devine qu’il est déjà trop tard.
Le temps est passé…

Défi du samedi

Suite du défi de la semaine : une photo et un texte…
SAMEDI

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Elle avait installé des guirlandes d’œillets d’Inde autour d’elle, puis aligné consciencieusement des coupelles de terre le long des berges du fleuve et attendait que le soir tombe pour les allumer. Elle attendait. Avec la patience d’un sage, les bras croisés. Elle attendait que le jour s’en aille pour honorer les Dieux, parce qu’en Inde, c’est la nuit qu’on s’adresse à eux. Plongés dans l’obscurité, ils ne voient pas la misère du monde, éblouis par les milliers de petites flammes qui scintillent devant leurs yeux.

Défi du vendredi

Suite du défi de la semaine avec photographie et texte…
VENDREDI

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Il aimait la peinture par-dessus tout et avait Ingres dans la peau au point de se fondre chaque instant de chaque jour dans une des peintures du grand peintre. Dès le lever du jour il se réveillait et s’asseyait au bord de son lit comme la Baigneuse Valpinçon avant de prendre son bain comme La Source… Toute son existence était un musée vivant à l’intention du maître néo-classique mais il ne l’avait pas choisi. C’était ainsi.
Il s’appelait Jean-Dominique.

Défi du jeudi

Suite du défi de la semaine, une image et un texte…
JEUDI

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Elle s’appelait Frida et notait chaque matin dans un gros cahier ce que son cœur lui dictait, sans réfléchir. On trouvait là des citations, des textes courts et parfois longs, écrits à l’encre bleue, violette ou noire selon ses envies, des dizaines d’adjectifs alignés les uns derrière les autres, des dessins crayonnés, des gribouillis au feutre, des poèmes, quelques ratures, des photos de famille agrafées, des coupures de journaux collées, des graffitis, des soupirs, des sourires, des pages cousues, des aquarelles, des rêves en bleu et des espoirs en rose, une plume d’oiseau rare en guise de marque-page, des mots d’amour quand son cœur s’emballait, des petits mots, des gros mots, des mots doux, des mots troublés par une larme tombée là, des cœurs découpés en creux dans une page, des souvenirs de vacances épinglés, une tache de café, bref… tout un roman. En sept années écoulées, cet ouvrage improvisé avait considérablement grossi et reflétait sa vie, son être et tout ce qui faisait sa personnalité.
Et puis un jour, en l’ouvrant, son sang se glaça sous sa poitrine. Il n’y avait plus une page à l’intérieur ! Elles avaient disparues une à une et il ne restait que la couverture cartonnée. Sa vie couchée là jour après jour s’était mystérieusement volatilisée mais apparurent à la place deux images d’elle, face à face, comme un miroir. C’était comme si sa vie écrite s’était transformée en chair et en os photographique.
Elle referma alors le cahier et écrivit à l’encre rouge sur la couverture  « Les deux Frida ».

Défi du mercredi

Suite de ce défi d’une semaine où je dois publier une image/un texte… C’est mon amie Jane Agou qui m’a nommé pour ce défi hors du commun. On peut lire ses délirants écrits sur son blog « Attention les vélos dans ma tête » et c’est ICI.
MERCREDI.

nouveautes

« Nouveautés » qu’il s’appelait. Le magasin flambant neuf avait ouvert au printemps. Mais ce qu’il y avait à l’intérieur était tellement à la mode qu’à l’automne tout était démodé ! Il ferma aussitôt !
Dès lors, l’unique visiteur voulant pénétrer les lieux se trouva être un rayon de lumière qui tentait quotidiennement de passer sous la porte. Mais la boutique fermée préfère le noir. C’est LA couleur classique par excellence, parfaite pour la journée et idéale pour sortir le soir. In-dé-mo-dable chère madame !

Défi du mardi

Deuxième jour du défi photographie/écriture…
MARDI.

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Rien, il ne resta rien dans la pièce après le passage d’une cigogne qui déposa trois bébés obèses sur la cheminée de la maison. Tout s’effondra en cinq secondes et demie !
C’est la raison pour laquelle il est préférable de ne jamais abandonner son parapluie, même en prenant son bain.

Défi du lundi

Alors voilà, j’ai été nommé par mon amie Jane Véronique via facebook pour un défi d’une semaine qui consiste à publier chaque jour une de mes photos avec un texte l’accompagnant. Exercice quotidien…
Voici donc LUNDI, le premier jour…

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Eva pris son sac en peau de serpent et s’en alla chercher quelques fleurs pour orner sa chevelure dorée, du rouge à lèvres et quelques bricoles. Adamo, resta au jardin, un peu pensif, pour méditer sur la condition humaine. Il se demandait aussi s’il était vraiment utile de s’habiller. Et comment.
Amoureusement, Eva lui avait laissé une pomme pour son quatre heure, aussi rouge que ses lèvres, mais il n’avait pas faim. Il hésitait bien un peu, mais il n’avait pas faim, vraiment. Mais ne peut-on pas manger aussi par gourmandise ? Adamo préférait le fruit du pêcher mais après tout, une pomme… Il hésitait encore avant de craquer et croquer dans cette chair qui se révèle être, parait-il, le fruit de tous nos tourments. Il était plongé dans ses hésitations lorsqu’Eva revint un peu plus tard avec un singe dans les bras qu’elle avait surnommé Cheeta. Lorsqu’il les vit arriver, Adamo ne put s’empêcher de pousser un long cri qui retentit dans toute la forêt. Finalement, ils adoptèrent l’animal et ils vécurent heureux, sans enfant, dans un immense jardin luxuriant. Jusqu’à l’arrivée du premier voisin de passage.
Dès lors, ils se demandèrent comment vivre heureux, seuls, et sans voisinage. Je crois qu’ils n’ont toujours pas trouver la réponse.

Séance photo. Tri

L’été n’est pas encore terminé. Il y a encore de belles journées, comme ce jour où il fut bon d’imaginer des histoires dans l’eau fraîche d’une rivière…
Première sélection après une séance photo avec Pierre-Jean qui fut tour à tour un Chaplin des temps modernes, un personnage de Cabaret, Adam, Narcisse…
Des rôles endossés avec grâce et légèreté par ce jeune et prometteur modèle.
Bientôt la suite du travail.

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Concours photo

Arts et Vie voyage organise pour ses 60 ans d’existence un concours photo. J’ai décidé d’y participer et ai proposé trois clichés de mon dernier voyage, entre Chine et Vietnam.
Si le cœur vous en dit et si mes photos vous plaisent, il y a le lien direct sous chaque cliché pour aller sur la page du site et voter. On y trouve aussi un petit texte qui commente chaque image. Les votants ont eux aussi la chance de gagner un voyage.
Merci d’avance à ceux qui cliqueront. Le concours se termine dans quelques jours, le 31 juillet.

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Reflets du ciel dans les rizières

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Porte bonheur

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Rose

Chine en noir et blanc

Après mon reportage sur la Chine (ICI) et mon post sur la Chine graphique (), voici à présent ma vision de la Chine en noir et blanc. Avec un bout de Vietnam pour clôturer ce parcours .
Et depuis mon retour il y a cinq mois, ces images m’ont suivi, comme des ombres invisibles qui ne renaissent qu’avec une lumière vive.
Repartir sur des émotions, des odeurs, des souvenirs, des rencontres, des visages… Et terminer enfin sur la baie d’Halong avec quelques bateaux dans la brume, comme des points de suspension pour marquer un voyage qui ne veux pas finir…

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Images © Christophe Renoux

En marche

Voici une magnifique composition photographique pleine d’élégance et de modernité datant de 1904.
Le corps en marche comme dans les décompositions photographiques du mouvement d’Eadweard Muybridge, comme la sculpture de Rodin »L’homme qui marche » commencée la même année ou alors celle d’Alberto Giacometti, cinquante ans plus tard. Avec ici l’androgynie du premier personnage, thème à la mode aujourd’hui.
L’art en marche… Pas prêt de s’arrêter.

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Edward Linley Sambourne. Two models embracing 1904

Pablo Picasso. Autoportrait

Picasso a 34 ans lorsqu’il prend ce cliché de lui, une fois reposés brosses et pinceaux dans l’atelier de la rue Schoelcher à Paris. Prise de vue typique du goût de Picasso pour l’autocélébration photographique (celle du corps comme celle du génie artistique), en positionnant l’appareil très bas à hauteur des genoux.
En culotte de boxer, torse nu et le regard noir, il est prêt à se battre sur le ring de la création, semblant défier tous les artistes passés, présents et à venir.

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Pablo Picasso,
Autoportrait torse nu en culotte de boxeur devant Homme assis au verre en cours d’exécution dans l’atelier de la rue Schoelcher, Paris, 1915-1916.
Épreuve gélatino-argentique, 6,6 x 4,7 cm.
Collection Dora Maar, 1998, MP1998-134.
© Succession Picasso 2013.
Cliché : RMN-Grand Palais / Franck Raux.