Pardon posthume

Fév 4, 2011 | Divers | 0 commentaires

Dire ce qu’on a sur le cœur, parler, dire ses sentiments, demander pardon…
Savoir le faire, pour soi, mais aussi pour les autres, pour calmer une douleur ou pour alléger un cœur. Le faire à temps. Pendant qu’il est encore temps.
A lire ce que Bernardo Bertolucci a déclaré suite à la disparition de Maria Schneider, ces pensées raisonnent un peu plus fort.

bertolucciLe réalisateur italien a affirmé qu’il aurait « voulu demander pardon » à Maria Schneider, qui a passé sa vie à tenter de tourner la page du scandale créé par son film « Le Dernier tango à Paris ».
« Sa mort est arrivée trop tôt. Avant que je ne puisse l’embrasser tendrement, lui dire que je me sentais liée à elle comme au premier jour, et, au moins pour une fois, lui demander pardon« , a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa.

Maria Schneider n’est jamais parvenue à faire oublier cette trop célèbre scène de sodomie forcée qui l’avait traumatisée. « Je me suis sentie violentée. Oui, mes larmes étaient vraies« , a-t-elle expliqué à plusieurs reprises.

scene_dernier_tango_a_paris« La relation forte et créative que nous avons eue pendant le tournage du Dernier Tango s’était dégradée avec le temps« , a reconnu hier le cinéaste. « Maria m’accusait d’avoir volé sa jeunesse et aujourd’hui seulement je me demande si ce n’était pas en partie vrai. En réalité, elle était trop jeune pour pouvoir soutenir l’impact qu’a eu le succès imprévisible et brutal du film. Marlon s’était réfugié dans sa vie privée impénétrable et tout le poids de la promotion du film est retombé sur Maria et moi« .

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Le film sortit en salles en Italie le 15 décembre 1972 mais fut d’abord interdit puis, après de nombreuses péripéties judiciaires, condamné à la destruction. Quelques copies furent conservées à la Cinémathèque nationale italienne.
Bertolucci, le producteur Alberto Grimaldi et les deux acteurs furent condamnés à deux mois de prison avec sursis.

Un pardon posthume, ça compte ? La question se pose.
Si le réalisateur avait demandé pardon plus tôt, peut-être aurait-il permis à l’actrice d’éteindre le feu violent qui la rongeait, d’être apaisée et d’avancer en toute sérénité. Peut-être. Sans doute.
Un pardon peut parfois être un cadeau.
Dernier tango, dernière danse pour Maria…

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