La Donna velata ( la Dame voilée) est souvent considérée comme l’un des plus beaux portraits de Raphël.
Son élève Vasari ne donne pas le nom du modèle mais précise qu’il s’agit là de la femme que Raphaël  « aima jusqu’à la mort » et  y voit à la fois un portrait et un souvenir intime. Certains spécialistes ont pensé, au vu du luxe des vêtements et des parures, que le modèle était une aristocrate. Il faut dire que le peintre était un homme riche ; il résidait dans un palais et prévoyait d’en construire un plus grand. Il avait donc les moyens d’offrir à son amante de magnifiques vêtements. Il s’agirait en fait de Marguerita Luti, fille d’un boulanger de Sienne, qui semble-t-il entra au couvent après la mort de Raphaël et mourut peu de temps après.
Il semble évident que Raphaël a peint la Donna velata sous le coup d’une forte émotion. On sent clairement dans le rapprochement du peintre et son modèle, une complicité et une profonde intimité. Contrairement aux autres modèles féminins de Raphaël, la Donna velata porte un voile, une façon de la comparer à la Vierge. La grâce et la modestie, le caractère et l’esprit du modèle inspirent l’artiste, tout en délicatesse.
Il y a là des nuances infinies de couleurs malgré une palette limitée, presque en monochrome. Apparemment simple. Pas de fioritures inutiles, le peintre se concentre sur les textures, les vêtements et l’expression du modèle. La délicatesse des draperies expriment-elles la relation entre l’artiste et son modèle ?
La doublure en satin jaune, les bruns et des rouges ternes du collier de pierre, les tons crème et beige rosé… il y a quelque chose de somptueux dans ces délicats coloris . On ne retrouve rien d’équivalent dans l’œuvre de Raphaël.
Peut-être la puissance d’un amour fulgurant ?

On peut voir ce tableau au musée du Louvre jusqu’au 14 janvier 2013 dans l’exposition « Raphaël, les dernières années ».
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