« American Gothic »

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Voici les modèles du célèbre « American Gothic » qui posent devant cette œuvre, peinte par l’américain Grant Wood en 1930.

Le titre du tableau vient du style dit  » gothique américain  » du bâtiment en arrière-plan. En 1930, Grant Wood remarque la maison Dibble, située à Eldon dans l’Iowa, et décide de la choisir  » parce que le genre de personnes qu’il imaginait devrait vivre dans cette maison « .
Grant Wood a pris pour modèle sa sœur Nan (qui lui en voudra pour le résultat, et on la comprend !) et son dentiste. Celui-ci arbore une fourche, symbole d’hostilité ou de tradition.
Chaque élément a été peint indépendamment, les modèles ayant posé séparément et jamais devant la maison.
Wood commença à montrer sa peinture dans un concours à l’Institut d’art de Chicago. Les juges y virent une comic valentine (peinture romantique et comique) mais un mécène du Musée les  convaincra de lui accorder la médaille de bronze et 300 $, et que l’Institut achète le tableau (il s’y trouve encore aujourd’hui). L’image commença bientôt à être reproduite dans les journaux, d’abord par le Chicago Evening Post, mais après sa parution dans la Gazette de Cedar Rapids, les habitants de l’Iowa furent furieux d’être représentés « pincés, grimaçants, puritains fanatiques ». Une fermière a menacé l’artiste de lui arracher l’oreille avec les dents. Il a protesté qu’il n’avait pas peint une caricature des habitants de l’Iowa, mais une représentation des Américains en général.
Nan, apparemment gênée d’être représentée sous les traits d’une femme mariée à un homme de deux fois son âge, a commencé à expliquer qu’on voyait là un homme et sa fille.
Les critiques qui avaient une opinion favorable sur la peinture, comme Gertrude Stein et Christopher Morley, ont également supposé que la peinture se voulait une satire de la vie dans une petite ville rurale. Une autre interprétation y voit un portrait de deuil à l’ancienne mode. Les rideaux suspendus dans les fenêtres de la maison, à l’étage et en bas, sont fermés, une coutume de deuil de l’Amérique victorienne. La femme porte une robe noire sous son tablier et regarde au loin comme si elle retenait ses larmes.

Au départ destiné au public américain, ce tableau devient une icône mondiale et vit sa propre vie. C’est sans doute le tableau le plus détourné au monde.

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