« Göttingen »

Jan 18, 2013 | Musique | 1 commentaire

Barbara écrivit la chanson « Göttingen » en 1964, un an après la signature du traité de l’Elysée du 22 janvier 1963 qui scelle l’amitié entre la France et l’Allemagne. On fêtera ces 50 ans d’anniversaire dans quelques jours.
Cette chanson, comme tout le répertoire de Barbara a son histoire.

Enfant, la petite Barbara (de son vrai nom Monique Serf) né dans une famille juive à Paris, doit quitter la capitale en 1940 lorsque l’Allemagne envahit la France. Lorsque les Nazis y pénètrent, les Serf se cachent pour échapper aux rafles contre les juifs. La future chanteuse a passé toute cette période dans l’ombre, parfois séparée de sa famille.
20 ans plus tard, un étudiant allemand l’invite à venir chanter dans sa ville, Göttingen. Hans-Günther Klein y dirige le Kleines Theater. Elle refuse car « L’Allemagne était comme une griffe« , puis devant son insistance, elle cède. « Je pars donc pour Göttingen en ce mois de juillet 1964. Seule et déjà en colère d’avoir accepté d’aller chanter en Allemagne« .
Si Barbara n’arrive pas enthousiaste à Göttingen, les choses sur place ne s’arrangent pas. Le piano qui devait trôner sur la scène du théâtre n’est pas là. Hans-Günther Klein avait promis un piano à queue mais les transporteurs de piano sont en grève… Herman, Helga, Peter et Hans (prénoms qu’on retrouvera dans la future chanson) vont sauver le concert. Des étudiants débarquent au théâtre. L’un d’eux connaît une vieille dame qui accepte de prêter son piano à queue. Les jeunes gens vont eux-mêmes chercher l’instrument. La chanteuse n’en revient pas ! Le spectacle qui devait commencer à 20 heures 30 aura 90 minutes de retard, mais le succès est là.
« La soirée est magnifique. Günther prolonge mon contrat de huit jours« , écrit Barbara dans ses mémoires. Le lendemain, Herman, Helga, Peter et Hans lui font visiter la maison des frères Grimm. Dans le texte de la chanson, Barbara écrira:
« Et que personne ne s’offense, mais les contes de notre enfance, « Il était une fois » commencent à Göttingen… »
C’est le dernier soir qu’elle écrira cette chanson en guise de remerciement. Ce sera la première chanson de réconciliation franco-allemande. Le chancelier Schröder en a lu un extrait lors des 40 ans du traité de l’Elysée. Et nul doute que ce 22 janvier, où l’on fêtera les 50 ans de ce pacte, on l’entendra de nouveau.

1 Commentaire

  1. marie

    Merci Christophe. Juste MERCI.

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