Voici la 100eme édition de la journée de la femme.
Une journée de la femme ça sert à quoi ? Ça énerve un peu tout le monde, mais si elle n’existait pas, quand parler de ces problèmes ? Ne devrait-on pas être attentifs à leur égard et les fêter tout au long de l’année ? Ben oui, une phrase qui sonne un peu ringard mais comment éviter ça ? Peut-être l’occasion pour certains de prendre conscience de leur condition, en France comme à l’étranger. D’en parler, de comprendre.
Il y a une liste impressionnante de femmes magnifiques, Marie Curie, Mère Térésa, Alexandra David-Néel… Mais je pense à 2 femmes d’aujourd’hui qui font, à leur manière, avancer la façon de les appréhender et changer les regards sur leurs féminités différentes.
Crystal Renn et Aimee Mullins.

Fashion Crystal Renn

Crystal Renn.
Née en 1986 à Miami. A 14 ans, elle est repérée par un chasseur de tête qui lui promet une grande carrière de mannequin si elle réussit à réduire son tour de hanches. Elle s’exécute et plonge dans la ronde infernale de l’anorexie durant trois ans. Malgré ses efforts, elle ne décroche aucun contrat. Son agent lui suggère alors de se positionner sur le créneau des mannequins grande taille. Libération ! Elle prend 32 kg et cette sensualité retrouvée fait démarrer sa carrière.

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En 2006, elle défile pour Jean Paul Gaultier et pose pour Dolce & Gabbana. L’année suivante, Mango en fait l’une de ses égéries.
A l’aise dans sa taille 44, Crystal Renn nous prouve qu’il est possible d’être ronde et irrésistible.

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En septembre 2009, elle publie son autobiographie, Hungry, dans laquelle elle raconte ses années d’anorexie. En dénonçant le monde de la mode avide de maigreur, son livre fait grand bruit.
Glamour US, Vanity Fair, Vogue et quelques autres, tous les plus grands magazines font appel aux formes généreuses de Crystal Renn. Enfin !

Aimee Mullins.

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Aimee Mullins. Photographie Howard Schatz

Aimee Mullins est une femme dont la vie a commencé par une épreuve qui semblait insurmontable, l’amputation de ses deux jambes, sous les genoux à l’âge d’un an. Ses membres inférieurs étaient en effet dépourvus de péroné, ce qui ne lui permettait pas de se tenir debout et de marcher.
La jeune femme obtient une bourse pour étudier les sciences politiques à l’université de Georgetown. Elle se lance dans l’athlétisme de haut niveau aux côtés d’athlètes valides. A 19 ans, elle bat les records du monde du 100 mètres, du 200 mètres et du saut en longueur aux Jeux paralympiques de 1996 à Atlanta. Succès qu’elle doit à sa détermination, son courage et des jambes en fibre de carbone « inspirées des pattes arrière du guépard« .
En 1999, on la découvre lors d’un défilé d’Alexander McQueen, juchée sur une paire de jambes en hêtre sculpté. Les spectateurs ne voient que sa beauté, une autre victoire pour Aimee. Le styliste a cependant été la cible de critiques qui lui reprochent d’avoir utilisé le handicap de son modèle. Il s’en est défendu : « J’ai juste voulu élargir l’idée de la beauté. »

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En 2003, elle entre au musée Guggenheim grâce au personnage inventé par l’artiste new-yorkais Matthew Barney dans son film Cremaster 3. Femme guépard, femme fatale, femme énigmatique…
On la retrouve au cinéma dans le film d’Oliver Stone, World Trade Center.
2011, Aimee Mullins est la nouvelle égérie de L’Oréal pour « défendre une autre vision de la beauté et réfléchir à l’apparence à l’ère de la robotique et du bionique« .
« Aimee incarne pour moi à merveille la femme L’Oréal. Sublime, charismatique, forte. Sa vie est extraordinaire dans tous les sens du terme« , indique Cyril Chapuy, directeur général international de L’Oréal Paris.

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Aimee Mullins pour l'Oréal

Aimee garde le sens de l’humour : « J’ai quand même moins de prothèses dans mon corps que Pamela Anderson. »
Elle a été nommée parmi les 50 plus belles personnes au monde par le magazine Américain People.