Autoportrait

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 » La pudeur me retint de montrer mon visage nu; aussi m’affublais-je d’un turban rouge, aux plis compliqués. Mon buste émergerait d’une pénombre, vêtu d’une fourrure d’apparat. De trois quarts, sans saint protecteur, tel quel, j’orientai mon regard vers le spectateur – du jamais vu ! – avec résolution.

Afin de déjouer Narcisse et Mnémosyne, je devais m’oublier pour bien me voir, tel qu’un peintre m’aurait détaillé…

En écrasant la pâte, en jouant avec l’ombre et la lumière pour le modelé de mes joues d’homme mûr, je dévidais mes jours et leurs détours. Ces émotions, ces réminiscences m’éprouvèrent aussi durement que la préparation du retable. Un tel retournement sur soi étreint l’âme… « .

Un livre d’Elisabeth Bélorgey (Editions Fayard, 2000) retrace la vie du célèbre peintre flamand Van Eyck dans un roman en forme d’autobiographie fictive. « Autoportrait de Van Eyck »

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Vincent Malléa

Vincent Malléa est photographe, mais son travail va au-delà puisqu’il intervient sur ses clichés. Il assemble et travaille en couches successives les morceaux de sa photographie originale qu’il superpose pour reconstruire le tirage initial. Mosaïque de papier. Ces morceaux sont collés sur un châssis, avec de petits décalages qui donnent à l’image une vibration particulière, puis vient la peinture, le dessin, parfois l’écriture et enfin le vernis.
Matières, déchirures, collage de papier, peinture, couleurs vives, calligraphie, tout un univers bien à lui qui se reconnait au premier coup d’œil. Pour Vincent Malléa, la photographie est une base, un support, pour s’évader vers les chemins de la création…
Dans ces images colorées, on trouve de l’humour, de la gravité, de la légèreté, un mélange d’onirisme et de réalité, sublimé par le regard perfectionniste de l’artiste. Son œuvre est un gros bonbon rose, où la joie et l’érotisme s’unissent devant nos yeux médusés.
Voici en guise d’illustration quelques autoportraits… Entre l’enfance, la pudeur et un brin de provocation, la personnalité de l’artiste se révèle ici sans retenue.

Vincent Malléa lance en ce moment son tout nouveau label de portraits artistiques exécutés sur commande. On devine ici de quelle façon obsessionnelle il photographie ses modèles, comme si c’était de lui dont il s’agissait, comme autant d’autoportraits, inlassablement…

Son site PROFILE SPLENDA, où l’on peut suivre pas à pas, en vidéo, l’élaboration d’un portrait : ICI

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« En avant ». 2002. Collection particulière. De la série « En avant »
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Ground Zero – 2005. Collection privée
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« The American Superfake ». 2005. Collection particulière. De la série « Serie Rose »
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Wincent HSH (recto & verso) 2009. Création pour la campagne Com’Test, Aides (65x81cm)
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« Pain Capital ». 2009. Burlesque Vanity Superbonus. Angela Transbury + François Sagat + Wincent

Kahlo, père et fille

Voici deux autoportraits. Deux êtres qui s’adoraient.
Le premier est celui du photographe Guillermo Kahlo, déclencheur à la main.
Le second celui de sa fille Frida, qui fit ce cliché pour son père. Au dos de la photo, elle écrivit ces mots :
 » Ta fille s’est prise ici en août 1930 et te dédie this photo with buten of amour. Freon ».
Sur ces deux clichés on retrouve des similitudes : une maison, avec une porte et une fenêtre ouverte, le visage dans l’encadrement, une cigarette… Accueil, ouverture sur le monde, liberté ?
La seule différence, c’est le regard car l’un fixe l’appareil, l’autre pas. Frida, déjà perdue dans ses pensées…

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« Christophe Renoux nu »

Non, je ne parle pas soudain de moi à la 3eme personne du singulier comme Alain Delon !
Ce titre peut paraitre surprenant mais j’ai été étonné de découvrir par mon blog que des petit(e)s coquin(e)s tapaient depuis plusieurs jours ces mots sur un moteur de recherche ! C’est tout à mon honneur et m’en voilà flatté quand aujourd’hui on recherche plus la nudité d’une starlette télévisée ou d’un Yoann Gourcuff ! Est-ce mon post expliquant ma participation à la photo de Spencer Tunick qui a émoustillé certains esprits ? Je ne le saurais jamais. Quoi qu’il en soit, le résultat obtenu en tapant ces mots là est le lien vers mon blog et les posts où figure le mot « nu ». Rien de plus.
Alors, pour ne pas les décevoir, je dis à ces chercheurs impudiques :
Veuillez trouver ci-joint le document recherché « Christophe Renoux nu« .
Par lui-même !

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Autoportrait

Peter Beard. Photographe et plasticien.
Allongé au sol, il écrit sur l’un de ses somptueux carnets de voyages africains, où s’entremêlent collages, photos, textes et matières diverses.
Un crocodile semble le dévorer, mais l’artiste s’en moque. Plongé dans son art, il ne sent pas la mort venir.
L’art plus fort que tout. Est-ce là le message de l’artiste ?

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Autoportraits au soleil levant

Voici un post écrit en juillet, en période de canicule. Egaré sur mon ordinateur, je le publie aujourd’hui…

8 juillet. Couché hier à minuit, et réveillé ce matin à 5 heures… Impossible de dormir, alors je me suis levé. Le ciel sur la colline d’en face était rose, il faisait frais, contre toute attente. Alors j’ai attendu le lever du soleil puisque j’avais l’honneur de voir ce spectacle matinal.

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Mon reflet dans la fenêtre m’a interpelé… La lumière était belle, et la pénombre prenait des couleurs chaudes et rosées.
Je décide alors de me prendre en photo en même temps que le paysage change, pour voir comment la lumière agit et se transforme sur le décor et sur moi, petit à petit…
Il est 5h17.

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La lune est toujours là, dans ce ciel qui devient bleu peu à peu…
Les rayons jaunes du soleil resplendissent de l’autre côté de la colline. Notre terre tourne…
Il est 5h26.

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La lumière rose fait une place au jaune, il fait jour à présent et les reflets dans les vitres se superposent.
Quelques oiseaux gazouillent, un coq chante au loin, en face peut-être… Le bruit léger du vent dans les feuilles des arbres, les sons de la nature, sereins et rassurant.
Il est 5h38.

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Le rose s’en va, le jaune est moins lumineux et les lumières scintillantes qui éclairent Oingt s’éteignent, on dirait que la journée peut commencer…
Il est 5h47.

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Curieusement, il se met à faire froid. Je m’habille et revient poser dans ses reflets qui m’amusent… C’est graphique et ce serait beau à travailler pour de prochains tableaux. Des transparences, des reflets, un sujet dedans et un autre dehors pourquoi pas, et jouer sur ces niveaux de lectures. Des pistes à envisager…
Il est 5h59.

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Le soleil perce enfin la colline… On ne distingue pas encore le paysage qui est plongé dans l’obscurité, que le soleil n’a pas encore atteint.
Il va brûler durant cette journée qui s’annonce chaude nous a-t-on dit. Pour l’instant il est là, tout simplement et n’a pas encore chauffé le sol, ni même mes os !
Il est 6h04.

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Les premiers rayons fusent et chauffent déjà.
Décidément ces reflets me plaisent, les ombres portées rajoutent à la complexité de la composition. De quoi réveiller ma curiosité pour la suite… Trouver un modèle, faire des essais, des dessins…
Il est 6h10.

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Le bleu du ciel devient celui du jour. Le soleil attaque et moi je vais me recoucher.
Il est 6h17.

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« Moi »

Concours ayant pour thème « Moi » organisé par la Soupe de l’espace, une sympathique librairie-boutique jeunesse d’Hyères :
« Et vous, derrière votre écran ? Qui êtes-vous ? Alors place aux mots, aux illustrations, aux photographies ou tout autre support qui vous représentera le mieux… Vous avez carte blanche. Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un AUTOPORTRAIT, ou celui d’un de vos (très) proches. Nous n’avons aucun critère sélectif, la seule chose qui comptera sera l’inspiration et ce que vous voudrez bien nous faire ressentir… »

Si vous avez envie d’y participer, n’hésitez pas, il faut envoyer vos créations à l’adresse ci-dessous :
La Soupe de l’Espace
Concours piquant !
6 rue Brest
83400 HYERES
Site internet : ICI

Voici mon travail photo-graphique pour ce « Moi ».

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Droits photos

droitsphotos21Petit rectangle rouge supplémentaire et nouvelle page en haut de mon blog, concernant les droits des photos.
La photographie étant un art, il n’est pas autorisé de s’en servir comme on en a envie, au même titre que la reproduction d’un tableau. Pour beaucoup (trop) de monde, la photographie est simple, à la portée de tout le monde et n’est pas considérée à sa juste valeur. J’ai entendu des choses surprenantes à son sujet, même dans le monde de l’art, étonnement.
Autant que je le peux, je demande le droit d’utiliser les photos que je trouve sur internet. Parfois, il n’y a pas de nom ni d’information concernant certaines images, c’est pour cette raison que je viens de mettre en ligne cette nouvelle page.
J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont autorisé à utiliser leurs photos, et également ceux qui m’ont demandé d’utiliser les miennes.

Pour illustrer Droits photos j’ai voulu représenter à la manière d’un autoportrait cet appareil photo qui m’accompagne chaque jour pour présenter mon travail, mon quotidien et tout ce qui illustre les Catégories de ce blog. Comme j’ai hésité entre 2 photos de la série, voici celle qui n’a pas été retenue pour figurer dans ces « Droits Photos ». Vous pourrez découvrir l’autre en allant voir cette nouvelle page…

Repos…

litMe voilà de retour après des jours d’immobilité.

Ne plus pouvoir s’asseoir, ne pas pouvoir rester debout, le dos courbé…
Rester allonger, en attendant que ça passe a dit l’osthéopathe, et 6 semaines de repos complet. Mince alors !

Je n’aime pas l’immobilité, alors qu’il y a tant à faire… Mais cela ne m’a pas empêché de voyager. J’ai imaginé de nouvelles choses, de nouveaux projets, de nouvelles envies, de nouveaux tableaux, avec leurs compositions et leurs couleurs. Dans ma tête se sont bousculé les idées, et j’ai bien tout imprimé dans ma mémoire qui me fait parfois défaut, mais jamais quand il s’agit de ma peinture. Quand une belle idée est là, comment l’oublier ?
Et l’envie de commencer me prend…

Autoportrait

Fascinants autoportraits…
Comment se représenter, quel cadrage, quelle attitude avoir, quelle histoire (se) raconter, etc… ?
On trouve souvent des autoportraits nus, comme si le vêtement parlait trop, et empêchait le regard du spectateur de se plonger vraiment vers le sujet photographié. Le corps débarrassé de tout code d’appartenance.

Ici, curieuse façon de se mettre en scène, mais le geste est beau…
Autoportrait de l’artiste Bruce Nauman, en 1966.

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Hippolyte Bayard

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1840. Pour la première fois un photographe se représente nu, et dans une mise en scène.
Hippolyte Bayard se montre en noyé, abandonné à la morgue (lire ci-dessous le texte explicatif se trouvant au dos de la photo) pour dire la tragédie de son désespoir, ne pas être reconnu pour ce qu’il vient d’inventer.

Allégorie de la solitude de l’artiste et du créateur ?

Hippolyte Bayard naît dans l’Oise en 1801. Il gagne Paris où il suit une formation artistique puis s’intéresse aux procédés de reproduction photogénique.
En 1839, il met au point un procédé qui lui permet d’obtenir directement des images positives sur papier, à l’aide de chlorure d’argent. Principe des pellicules Polaroïd actuelles.
Sa découverte du positif direct apparaît comme une alternative au daguerréotype qui est en plein essor. Mais Bayard ne peut obtenir la reconnaissance officielle de l’académie des Sciences, ni celle des savants et de la presse. D’où sa déception, et cette photographie en noyé suicidé.
De façon très habile, il détourne ici à son avantage les inconvénients de la technique photographique. La durée d’exposition étant très longue, (entre 30 minutes et 2 heures !) Bayard se représente mort, appuyé contre une colonne, lui permettant ainsi de garder l’immobilité nécessaire pour sa prise de vue.

Pour l’histoire, Bayard finira par obtenir la reconnaissance de l’académie des Beaux-Arts et déposera son brevet à l’académie des Sciences, fin 1839.
Il meurt en 1887, oublié de tous.

Voici le texte qu’il écrivit au dos de cette photo :

« Le cadavre du Monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, inventeur du procédé dont vous venez de voir, ou dont vous allez voir les merveilleux résultats. A ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait de perfectionner son invention.
L’Académie, le Roi et tous ceux qui ont vu ses dessins que lui trouvait imparfaits, les ont admirés comme vous les admirez en ce moment. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. Le gouvernement, qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé. Oh ! Instabilité des choses humaines ! Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui pendant longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la morgue, personne ne l’a encore reconnu, ni réclamé. Messieurs et Dames, passons à d’autres, de crainte que votre odorat ne soit affecté, car la tête du Monsieur et ses mains commencent à pourrir, comme vous pouvez le remarquer. »

Juliette Binoche, Portrait in-eyes

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Juliette Binoche sait tout faire, et elle le fait bien, à chaque fois.
Elle est actuellement en tournée avec un spectacle de danse en compagnie d’Akram Khan, appelé « In-I », elle expose ses encres sur papier représentant 34 portraits de réalisateurs avec lesquels elle a tourné, et en correspondance, 34 autoportraits des personnages qu’elle a incarnés auprès d’eux. Un livre a été édité, comportant ces 68 portraits et les lettres adressées aux cinéastes, intitulé « Portraits in-eyes ».
Avec ses mots et sa sensibilité, elle nous parle de son travail de peintre.
Parmi ses paroles, cette phrase que j’aime particulièrement : Se désobéir à soi-même pour se réaliser en tant qu’artiste.
Lumineuse Juliette Binoche…

Travail sur soi

Aujourd’hui, je fais un travail sur moi. Travail graphique cela s’entend !
La photographie originale très malmenée comme je l’expliquais hier, sera installée dans un petit cadre de cagette peint. Autour, des petites cases où viendront s’intégrer des mots et des dessins en rapport avec l’image centrale.
Après de longs mois de recherches, je crois avoir trouver enfin la meilleure façon de présenter ces autoportraits.
On s’éloigne de la peinture dites-vous ? Oui, mais la future exposition portera bien son nom, « Vagabondage »…
Des recherches en tout genre, de nouvelles matières, de nouveaux thèmes et tout ce qui me fait plaisir à travailler, et qui m’inspire, c’est à dire beaucoup de choses !
Pourquoi des autoportraits ? C’est très simple, parce que je n’ai que moi sous la main pour poser ! Envie depuis longtemps de travailler la photographie.
(J’en profite pour créer une nouvelle catégorie sur ce blog, celle des autoportraits, dans la peinture, comme dans la photographie. A suivre…)
Ci-dessous, le premier montage en cours, ainsi qu’une photo brûlée qui trempe dans mon bocal d’eau…

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