« Autoportrait caniculaire »

Une photo trouvée sur le net. Qui peut inspirer une peinture. La pose alanguie, le décor dans l’obscurité, la belle lumière et ses contrastes…
Il s’avère que nous avons affaire à un autoportrait.
Après quelques échanges avec le photographe, il répondit à mes quelques interrogations : Qu’en est-il du titre caniculaire, ce qui l’a inspiré, pourquoi cette pose là, pourquoi le nu et quelle est l’histoire de cette photographie ?
Voici ce cliché et la réponse d’Eric Rosier qui joue habilement avec les initiales de son nom pour se surnommer Eros.

Autoportrait caniculaire

Juillet 2003
« Il régnait une température étouffante ce soir de juillet 2003 en Suisse. Nous étions en vacances à Vers-chez-les-blancs, près de Lausanne, dans la maison que des cousins nous avaient prêtée pendant leurs propres vacances. La température aidant, il faisait encore près de 30°C à 22h, j’avais décidé mon épouse à poser nue. Depuis toujours, je suis attiré par l’esthétique du nu féminin. C’est d’ailleurs ma principale inspiration dans ma modeste pratique du dessin et du modelage d’argile. En photographie, les occasions de pratiquer le nu sont plutôt rares. Les modèles que je photographie sont le plus souvent des collègues. Des séances photos en nu s’avèrent donc plutôt difficiles à envisager. Quant à mon épouse, elle n’est pas toujours disposée à poser en nu et souhaite conserver ces photos dans la sphère privée.

J’étais très inspiré par le décor et l’ambiance du salon de cette maison suisse. J’avais préparé mon matériel et la scène tandis que ma femme terminait sa douche. Comme j’étais prêt avant elle, je pris une photo de la scène « à vide ». C’est alors que j’ai eu l’idée de poser pour moi-même. Peu adepte de l’autoportrait, je m’y résigne parfois quand je suis seul et que je « tiens une scène » qui nécessite une présence humaine. L’approche artistique du nu masculin est plus délicate à réaliser que le nu féminin. Dans la plupart des poses, la femme garde une part de mystère que je trouve esthétiquement indispensable. Une photographie d’un homme de face peut facilement tomber dans le vulgaire. C’est ma perception et mon approche personnelle et certainement masculine du nu. Je me suis donc mis en scène de dos, allongé, en dissimulant le déclencheur souple sous les coussins et le tapis. Ainsi totalement anonyme, cet autoportrait caniculaire à l’ambiance inspirée par les peintures de grands maîtres, peut permettre à l’imaginaire de chaque homme de s’y identifier. »

Eric Rosier alias Eros

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